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La sécurité des médicaments est une priorité absolue pour les différentes autorités réglementaires du monde entier. Elle est surveillée par un ensemble d'activités bien établies, décrites dans le Plan de gestion des risques (PGR). Un PGR est exigé par Santé Canada et d'autres autorités réglementaires internationales dans le cadre des dossiers de présentation de drogue nouvelle (PDN). L'objectif d'un PGR est de garantir que les risques liés aux médicaments sont évalués périodiquement après leur mise en marché, grâce à la mise en œuvre d'activités de pharmacovigilance (PV) et de mesures de minimisation des risques.
Bien qu'il existe des lignes directrices officielles établies par Santé Canada pour guider les titulaires d'autorisation de mise sur le marché (DAMM) canadiens dans la rédaction et la soumission de leurs PGR, la disponibilité du médicament en question dans différentes juridictions, son utilisation auprès d'une population de patients donnée et les risques identifiés en phase clinique sont des facteurs qui jouent un rôle important dans la stratégie du PGR. Il est donc important d'élaborer un PGR complet permettant au titulaire d'autorisation de mise sur le marché de surveiller en permanence le rapport risques-bénéfices du médicament.
Notre auteur invité, Élisabete Rego, Maîtrise. – Directeur associé, agent local de sécurité Canada chez Alexion – AstraZeneca Maladies rares, fournit des informations supplémentaires sur les exigences et les considérations du RMP canadien pour les titulaires d'AMM afin de garantir leur conformité aux lignes directrices de Santé Canada.
Voici un résumé de notre discussion avec Elisabete
Quels sont les principaux domaines que les titulaires d’AMM canadiens doivent prendre en compte pour les produits commercialisés avec DIN lors de la rédaction du PGR en ce qui concerne les activités PV ?
Lors de la rédaction d'un PGR canadien (qui peut être au format de l'UE, d'autres formats reconnus ou un addenda spécifique au Canada), il est essentiel de démontrer que les activités de PV prévues (de routine et/ou supplémentaires) répondent au type de problèmes de sécurité associés aux produits du titulaire de l'AMM dans la section Plan de pharmacovigilance du PGR.
Les activités de PV de routine (telles que la détection des signaux, la préparation de rapports de synthèse périodiques aux autorités sanitaires ou la surveillance de la base de données de Canada Vigilance) peuvent suffire pour les risques moins importants, car leur impact sur le rapport bénéfice-risque du produit est minime, ou lorsque les préoccupations en matière d'innocuité sont bien caractérisées. Cependant, le titulaire de l'autorisation de mise sur le marché devrait envisager d'ajouter des activités de PV supplémentaires (par exemple, des études d'innocuité ou des registres), notamment pour les nouveaux produits dont le profil d'innocuité n'a pas été bien caractérisé, les produits présentant de graves préoccupations en matière d'innocuité, ou pour recueillir des données supplémentaires dans des domaines où l'information est manquante.
Dans les cas où une activité de PV supplémentaire est imposée par d'autres autorités compétentes, le titulaire de l'autorisation de mise sur le marché doit justifier pourquoi elle ne sera pas mise en œuvre au Canada. De même, si des activités de PV supplémentaires existent dans d'autres grandes juridictions, le promoteur doit préciser celles qui s'appliquent au contexte canadien.
Quels sont les principaux éléments à considérer pour l’élaboration du suivi du PGR afin de respecter les engagements et les mises à jour auprès de Santé Canada ?
Les engagements de suivi et les mises à jour du PGR peuvent inclure ceux demandés par Santé Canada ou ceux que le titulaire de l'autorisation de mise sur le marché juge qu'ils modifient substantiellement le plan de gestion des risques ou ses activités de minimisation, comme :
- Lorsque les problèmes graves de sécurité sont sensiblement différents de ceux décrits dans le plan existant ou justifient des mesures différentes pour réduire ou minimiser leurs risques
- Le titulaire de l'autorisation de mise sur le marché identifie des problèmes de sécurité qui nécessitent des activités PV supplémentaires ou des modifications des mesures de minimisation des risques.
- Les mesures que le titulaire de l’autorisation de mise sur le marché entend prendre sont sensiblement différentes du PGR existant précédemment soumis à Santé Canada.
- Les résultats finaux de l'étude confirment un risque de sécurité avec le produit
Sur quelle base les titulaires d'AMM canadiens devraient-ils initier un suivi ou une mise à jour du PGR si le profil de sécurité du produit est modifié (il est lié à la détection d'un signal, à un changement d'étiquette, à une nouvelle indication, etc.)? Qui initie la mise à jour?
Les suivis ou les mises à jour du PGR doivent être soumis pour l’une des raisons indiquées ci-dessus et dès que possible ou dans le délai demandé par Santé Canada.
Le projet de document d'orientation actualisé – Soumission des plans de gestion des risques, publié pour consultation du 17 décembre 2022 au 27 mars 2023, décrit les éléments justifiant une mise à jour du PGR en définissant les risques et incertitudes considérés comme significativement différents des risques connus décrits dans le plan existant. Par exemple, un risque accru d'erreur médicamenteuse ou d'exposition accidentelle, identifié lors de la préparation des rapports de synthèse annuels, ou un nouveau risque identifié dans une population cible élargie suite à une nouvelle indication.
Le PGR est non seulement un document dynamique, mais aussi un programme visant à identifier et à atténuer les problèmes de sécurité afin de garantir un rapport bénéfice/risque favorable pour le médicament. Il implique un effort transversal important ; il est donc essentiel que les organismes de pharmacovigilance travaillent en étroite collaboration avec les Affaires réglementaires, les responsables QPPV (le cas échéant), les scientifiques de la sécurité, les services Qualité et même les Affaires médicales. Les organismes de pharmacovigilance reçoivent généralement des informations de toutes les parties prenantes ; il est donc important que les autres fonctions comprennent le rôle de la sécurité dans l'appropriation du PGR et des mesures de mise en œuvre.
Lors d'un audit GVP, quels sont les domaines de préoccupation courants concernant le RMP global d'un produit particulier ?
Jusqu’à présent, les éléments du PGR n’étaient pas visés par les audits du GVP au Canada (à l’exception des produits opioïdes et de la COVID-19 avec l’arrêté d’urgence).
Cependant, avec la publication de la version mise à jour du projet de ligne directrice – Soumission des plans de gestion des risques, ouverte à la consultation du 17 décembre 2022 au 27 mars 2023, et l'inclusion des exigences relatives aux PGR à l'article C.01.700 du Règlement sur les aliments et drogues, le défaut de soumettre un PGR dans les 30 jours suivant la demande de Santé Canada peut entraîner la suspension de la commercialisation du médicament. De plus, un PGR non conforme peut faire l'objet d'observations à risque élevé lors d'un audit des PGR.
Pensez-vous que l’importance des RMP augmentera dans les futures soumissions NDS/SNDS au-delà de ce qu’elle est aujourd’hui ?
Oui, ce sujet suscite de plus en plus d'intérêt, car Santé Canada travaille en étroite collaboration avec d'autres organismes de réglementation et doit se tenir au courant des exigences des programmes de minimisation, comme le REMS aux États-Unis ou les exigences de l'EMA pour les plans de gestion des risques (PGR). L'harmonisation a toujours été recherchée afin de se conformer aux lignes directrices de l'ICH, et les programmes de gestion et d'atténuation des risques ne diffèrent pas de ceux des autres domaines de la pharmacovigilance. Si le profil d'innocuité d'un produit ne diffère pas sensiblement dans les autres juridictions où il est approuvé, les titulaires d'autorisation de mise sur le marché sont encouragés à mettre en place des plans d'atténuation similaires dans toutes les régions.
Plus important encore, certaines thérapies vitales ne peuvent être accessibles aux patients et approuvées par les régulateurs que parce qu’il existe un PGR qui garantit que les risques graves liés à ces traitements sont atténués de manière appropriée.
À propos des solutions PV Zenith :
Si vous envisagez de soumettre une PDN au Canada, l'équipe Zenith PV peut vous accompagner dans l'élaboration et la rédaction proactives d'un PGR/addenda canadien, en adéquation avec vos activités PV internes et internationales. Zenith PV peut également vous accompagner dans la rédaction d'un PGR de suivi, si nécessaire.
Contactez-nous dès aujourd'hui pour discuter de vos besoins avec un partenaire senior de Zenith PV chez info@zenithpv.ca
Références:
- Soumission du projet de document d'orientation sur les plans de gestion des risques : Procédures de soumission
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